Peut-être connaissez-vous les Fab-labs (Fabrication Laboratories), ces lieux citoyens dédiés au partage d’outils de fabrication et de production : typiquement un scanner 3d, une découpeuse laser et une imprimante 3D. Ces lieux proposent aux particuliers de développer leur mini-projet industriel (du remplacement d’un soquet d’ampoule à l’impression d’un vélo entier (voir photo). Pour la plupart d’entre eux, le but est d’encourager la créativité des individus en leur proposant, designer ou non, d’utiliser des technologies qui habituellement sont du ressort de l’industrie.
Ces laboratoires mobiles posent les bases d’un possible rapprochement du public et de l’industrie. Bravant les frontières des circuits de production et de consommation de masse, les fab-labs peuvent trouver diverses applications : aide à la personne, service de proximité, dépannage, le tout sur-mesure, production de petites séries ou de pièces uniques, etc. Ce que l’industrie généralement hésite à réaliser, car peu rentable à l’échelle de masse, trouve, par le biais de ce type d’initiative, les moyens de se développer.
Tout ce mouvement des Fab-labs, inspiré de la philosophie du détournement et du codage des hackers et boosté par le projet d’imprimantes 3D personnelles RepRap (open-source) est en train de révolutionner les possibilités de production d’un objet. Certains membres travaillent déjà à un langage informatique plus « universel » et accessible entre machine programmée et humain bricoleur (par exemple le projet http://fabbot.blogspot.com ), d’autres recensent les arbres généalogiques d’imprimantes (car une imprimante 3d peut imprimer … une imprimante 3D ! ce qui n’est pas sans conséquences sur les coûts !), d’autres pensent aux matériaux et aux applications (voir vidéos ci-dessous). Même les grandes industries sentent le vent tourner .
En Belgique, il semble que les Fab-labs poussent tout doucement. L’année dernière j’avais recensé deux hackerspaces. Cette année, la liste disponible renseigne 7 hackerspaces dont un dans le Hainaut et un à Bruxelles. Les autres se situant en Flandre. Si ces hackerspaces ne sont peut-être pas vraiment des labs équipés, ils pratiquent le même esprit de bidouille et de partage. (Charleroi : http://www.wolfplex.org , Schaerbeek : http://0x20.be/ )
Ce phénomène de réappropriation des circuits de production, rendu possible par les efforts partagés et additionnés des citoyens de la terre entière (est-il besoin de préciser que les plans des artéfacts et des machines sont en téléchargement libre et que l’on communique entre labs des quatre coins du monde dans la langue de Shakespeare) est aussi une des raisons qui nous poussent à croire que la neutralité du net (Internet comme espace public partagé, libre, ouvert et innovant) est une cause prioritaire à défendre pour un avenir meilleur, plus solidaire et moins tourné vers la consommation de masse.
Invitation à un petit tour du futur proche de l’impression 3D
ces 3 vidéos visionnées bout-à-bout me redonnent de l’espoir pour le monde que pourront construire nos enfants.
L’Artisan Electronique : projet belge de tour-de-potier électronique qui permet au visiteur curieux de créer sa propre céramique !
Encore plus impressionnant car totalement écologique : impression 3D grâce au sable et au soleil du désert.
Neri Oxman: « On Designing Form » nouveaux matériaux, nouvelle architecture en vue.
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