Un autre danger identifié au cours des ateliers est la "paresse naturelle" que nous manifestons au contact des technologies
: qui mémorise encore les numéros de telephone de ses amis ? Plus personne.... Que répondrons-nous aux systèmes qui dressent des listes (IBM 1941), croisent les données et font émerger des "patterns" ou "figures" dans notre monde ? Cette immanence d'un paysage en constante évolution, en constant calcul met au défi notre imagination, notre objectivité et notre mémoire d'être humain ( comme l'invention de l'écriture ou de l'impression automatique en leurs temps). Ces nouvelles "réalités" en sont-elles vraiment ? Les algorithmes font des calculs et nous semblent donc "rationnels". Comment ce concept-clé de notre dévellopement scientifique va-t-il évoluer sous me règne des super-ordinateur ? Le monde aura-t-il encore un sens sans eux ? Pourra-t-on faire le grand écart entre un monde physique incertain et en devenir et un monde "calculé" et pré-construit pâr des systèmes plus "intelligents" que nous ? Cette question sous-tend au final toutes les interrogations et toutes les conclusions de fins d'animation : que sommes-nous en train de bâtir pour nos enfants ?
Recommandations formulées
Au vu des questions qui se posent ci-dessus, la prochaine génération d'utilisateurs n'aura sans doute d'autre choix que de dévellopper de nouveaux « droits-système » organisant la gouvernance mondiale de notre univers numérique. Ce n'est qu'une fois cela fait que l'on pourrait penser utiliser ces nouveaux outils "intelligents" pour participer à notre cadre politique dans le monde réel.
- La société civile doit
se doter de ces organismes de surveillances/contrôle/audit/débats des algorithmes
brassant nos données. C'est sans doute-en Belgique- au monde associatif de se mobiliser.
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former à l'éthique tous les acteurs de l'écosystème numérique.
Ce qui signifie sans doute : un changement de paradigme dans la façon de financer la "croissance numérique / une appropriation des dispositifs déployés sur les territoires par les citoyens et édiles / le developpement de bonne pratiques de design social à l'interieur même des algorithmes. Pour cela il faut décloisonner l'écriture hyper-spécialisée des concepteurs et sans doute leur proposer une "éducation politique" ou "citoyenne" en parallele de leur cursus "scientifique". Une meilleure représentation des femmes dans ces métiers serait un premier objectif à atteindre. / une législation contraignante forte pour les entreprises qui seraient dépassées par la puissance des outils numérique et/ou peu regardantes à leurs responsabilités dans ces champs. / Une sensibilisation toute spéciales pour les élus et mandataires publics : il faut veiller au juste équilibre et protéger la citoyenneté et la vie privée devant les bénéfices pécuniers.
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Auditer les algorithmes au niveau national
afin d'éviter les abus et erreurs. Une certification pourrait ainsi être accordée aux entreprises respectueuses du citoyen numérique. Cette tâche est ardue et pourrait s'initier sur les systèmes aujourd'hui chargés de nous recommander de l'info. En effet, les possibilités de recherche et de filtrage sont déja fort avancées et la place des algorithmes est déja prépondérante dans ce champ crucial pour nos démocraties.
- Via l'ouverture des codes en opensource, créer une
transparence de systèmes algorithmiques afin qu'ils deviennent lisibles et compréhensibles par les citoyens.
Ceci pourrait être augmenté d'outils de visualisation qui mettraient en évidence les méthodes et les limites du calcul effectué.Mieux, l'utilisateur pourrait avoir l'opportunité de corriger ou d'adapter l'algorithme à sa guise.
- Dès que l'on touche à la médecine ou à la justice, le traitement automatisé pose aujourd'hui déja question. Afin d'éviter un rejet ou de l'incompréhension face au systèmes , il serait bienvenu de pouvoir comprendre le calcul effectué avec nos données.
Des personnes-ressources devraient être désignées au sein des entreprises
pour répondre au interrogations des clients et du public.
- Dans le même ordre idée, un
droit de corrections de ses propres données personnelles
devrait être possible. Lorsqu'une entreprise/entité détient des données sur moi, je devrais être en mesure de modifier ces données quand cela me chante.
- Prochainement uberisés : l'éducation / La vie politique / La culture et les médias / La justice / La banque & la finance / La défense et la securité / Les assurances / l'emploi & le recrutement / L'amour ?